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Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté (1869-1937)

Peintre et sculpteur, est né à Arthabaska, au Québec. Grand charmeur, habillé à la mode et doté d'une voix de baryton, Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté part à 22 ans pour Paris, afin d'y compléter sa formation à l'École des beaux-arts.
Henri Harpignies, un paysagiste dans le style de Corot, l'initie à la peinture en plein air. Si ses tableaux respectent les normes du "bon goût" de l'époque, ses couleurs vives et son style libre s'inspirent des impressionnistes.
Les paysages qu'il présente en 1900 au salon de la Société des artistes français et à l'Exposition universelle de Paris établissent sa réputation de peintre de grand talent, tant en Europe qu'au Canada. Il rentre au pays à l'été 1907, à l'âge de 38 ans, sa formation achevée. Un artiste, explique-t-il au journal Globe de Toronto, "doit peindre son propre pays. [...] c'est la seule chose que vous peindrez bien".
Grâce à ses contacts familiaux avec Wilfrid Laurier, avocat à Arthabaska, chef du Parti libéral et futur Premier ministre, il obtient des commandes qui lancent sa carrière de peintre au Canada.
Suzor-Coté était un artiste polyvalent qui a également dessiné et sculpté, et réalisé des portraits, des peintures d'histoire et des nus féminins. Le paysage demeure toutefois son premier amour. Pendant son séjour en France, il parcourt Paris et la côte bretonne à la recherche de scènes baignées de lumière. Mais c'est dans son pays natal, à Arthabaska, qu'il trouve ses meilleures sources d'inspiration. Il parcourait sans cesse la campagne environnante, essayant de capturer la douce lumière du crépuscule sur la rivière à l'heure de la débâcle ou sur les collines couvertes de neige. Ses scènes d'hiver comptent d'ailleurs parmi ses toiles les plus remarquables. Il a inlassablement représenté des vues de son village comme autant d'hommages à la nature canadienne, à la fois endormie en hiver et émergeant de la neige et de la glace au printemps. Il a également décrit son pays à travers des pastels et des sculptures de ses habitants ruraux.
En 1927, il devient paralysé et est contraint d'abandonner sa carrière d'artiste. En 1928, il s'installe à Daytona Beach, en Floride, où il se remet progressivement à dessiner, sculpter et peindre. Il meurt à Daytona Beach, mais est enterré dans le cimetière de sa ville natale.


Maria Chapdelaine