Philip Surrey, membre fondateur de la Société d'art
contemporain, est un peintre figuratif qui s'intéresse depuis
toujours aux sujets humains dans les paysages urbains nocturnes.
Pendant la majeure partie de sa carrière, Surrey s'est servi de
Montréal comme d'une scène, arrangeant l'éclairage et les
personnages - le plus souvent des piétons - dans des compositions
qui révèlent à la fois la nature grégaire et la solitude de
l'humanité. Ami et élève de Frederick Varley, Surrey était également
étroitement lié à plusieurs des plus importants artistes et
écrivains montréalais des années 1930 et 1940.
Philip Surrey a commencé sa formation artistique à Winnipeg à l'âge
de seize ans, lorsqu'il est entré en apprentissage à la firme d'art
commercial Brigdens. C'est là qu'il a rencontré Fritz Brandtner. Le
soir, il suit les cours de LeMoine FitzGerald et de George Overton à
la Winnipeg School of Art. C'est à cette époque qu'il commence à
peindre les rues et les gens de Winnipeg après la tombée de la nuit,
à la lumière des réverbères et des restaurants. Il déménage à
Vancouver en 1929 et prend un emploi d'artiste commercial chez
Cleland-Kent Engraving. Dans les cours du soir de la Vancouver
School of Decorative and Applied Arts, il étudie avec Frederick
Varley et Jock Macdonald. Surrey quitte Vancouver en 1936 et passe
trois mois à l'Art Students League de New York, où il étudie avec
Frank Vincent Dumond. L'année suivante, il s'installe à Montréal et
trouve du travail au journal Standard. Il continue à peindre le soir
et les week-ends et s'immerge dans la scène artistique, renouant son
amitié avec Brandtner et se liant d'amitié avec John Lyman,
Goodridge Roberts, Jori Smith et Jean Palardy. Surrey se construit
une carrière fructueuse de 25 ans au Standard et à son successeur,
le Weekend Magazine. Puis, en 1964, l'éditeur John McConnell offre à
Surrey la possibilité de peindre à plein temps en étant rémunéré.
Surrey accepte et continue à travailler en tant qu'artiste salarié
pendant douze ans, organisant de nombreuses expositions personnelles
et signant un contrat exclusif avec la Galerie Gilles Corbeil.
Les premières œuvres de Surrey montrent l'influence de Varley, avec
ses formes et ses couleurs lyriques et sensuelles, comme dans Going
to Work (1935). Plus tard dans les années 1930, son approche montre
une plus grande préoccupation pour la société et les réalités
humaines, notamment les effets de la Dépression. Cela est évident
dans The Red Portrait (1939), avec son image d'un modèle solitaire
et son atmosphère tendue. Les Jeunes Dames du village (d'après
Courbet) (1966) révèlent l'intérêt que Surrey a toujours porté à la
peinture classique. Philip Surrey a reçu la médaille du centenaire
(1967). Il est titulaire d'un doctorat honorifique de l'Université
Concordia (1981) et est membre de l'Ordre du Canada (1982).
Source : Galerie nationale du Canada
Gouin Boulevard | ||
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